Avoir une carrière longue permet de cesser son activité avant l’âge de 62 ans et, pour ceux qui le souhaitent, de cumuler une retraite anticipée avec un emploi, sous certaines conditions.
Ce dispositif de retraite anticipée est destiné aux personnes qui ont commencé une activité professionnelle avant l’âge de 20 ans, qui ont acquis (tous régimes de base obligatoires confondus) un nombre minimum de trimestres cotisés et un nombre minimum de trimestres cotisés en début de carrière.
Ces deux dernières conditions de durée d’assurance retraite varient selon votre année de naissance, ainsi que l’âge auquel vous avez commencé à travailler et celui auquel vous envisagez de partir à la retraite de manière anticipée.
Si vous avez obtenu 5 trimestres avant le 31 décembre de l’année de vos 16 ans, vous pourrez partir à l’âge de 58 ans, à condition d’avoir le nombre total de trimestres requis, soit :
Si vous avez obtenu 5 trimestres avant le 31 décembre de l’année de vos 20 ans et que vous êtes né entre janvier et septembre, vous pourrez partir à la retraite à l’âge de 60 ans, à condition d’avoir le nombre total de trimestres requis, soit :
Bon à savoir : que ce soit pour prendre votre retraite anticipée à 58 ans ou à 60 ans, si vous êtes né durant le dernier trimestre de l’année de vos 16 ans ou de vos 20 ans, avoir cotisé 4 trimestres s’avère suffisant.
Tous les trimestres que vous avez acquis en cotisant à un régime de retraite de base français sont pris en considération, y compris ceux obtenus auprès de régimes étrangers, si un accord international avec ces pays s’applique.
Indépendamment des trimestres cotisés, certaines périodes donnent droit à des trimestres assimilés :
Dans certains cas, vous avez la possibilité de racheter des trimestres de retraite. Il existe deux options de rachat :
En fonction de l'option choisie, vous pouvez faire valoir des trimestres rachetés pour bénéficier de la retraite anticipée pour carrière longue. C'est le cas de la deuxième option seulement. Plus coûteuse que le rachat au titre du taux seul, le rachat au titre du taux et de la durée d'assurance est l'unique option qui vous permettra de comptabiliser des trimestres rachetés pour un départ anticipé en retraite.
Dès l’âge de 55 ans et au plus tard six mois avant la date que vous avez choisie pour liquider votre retraite, pensez à vérifier que votre relevé de carrière est à jour. Si ce n’est pas le cas, vous devez faire une demande de régularisation sur le site de l’assurance retraite.
Il faut ensuite demander une attestation en vue d’un départ en retraite anticipée pour carrière longue. Le formulaire est disponible sur le site de votre caisse régionale. Vous devrez le retourner une fois que vous l’aurez complété.
Oui, le fait de bénéficier d'un départ en retraite anticipée pour carrière longue ne s'oppose pas à la reprise d'une activité professionnelle ensuite. En fonction de votre situation, les conditions peuvent varier. Dans certains cas, il faut veiller à ne pas dépasser un certain plafond de revenu, dans d'autres le cumul emploi retraite est déplafonné. Explications.
Les personnes qui partent à la retraite anticipée pour carrière longue avant l’âge légal, même si elles remplissent les conditions du taux plein, ne peuvent pas bénéficier du cumul emploi-retraite intégral tant qu’elles n’auront pas atteint l’âge légal de départ à la retraite, soit 62 ans.
Votre nouveau revenu brut et celui de l’ensemble de vos retraites ne devront pas excéder :
Comme pour les salariés, il faut avoir atteint l’âge légal de la retraite (62 ans), ce qui n’est pas le cas des retraites anticipées pour carrière longue. En revanche, si vous démarrez une nouvelle activité qui relève d’un régime différent de celui qui vous verse votre pension de retraite, vous pourrez cumuler sans limites vos revenus, sans avoir atteint l’âge légal de la retraite.
Ce dispositif s’applique si vous avez bénéficié d’une retraite anticipée et que vos nouveaux revenus n’excèdent pas un certain plafond. En cas de dépassement, votre retraite de base et votre retraite complémentaire peuvent être suspendues pendant un maximum de 12 mois.
En cas de cumul emploi-retraite à la suite d'une retraite anticipée pour carrière longue, les revenus complémentaires du retraité en activité sont soumis à des cotisations. Ils ne vous permettent pas actuellement d'acquérir de nouveaux droits à la retraite*. Dans certaines situations, cumuler pensions de retraite et salaires entraîne une imposition supplémentaire au titre de l'impôt sur le revenu. C'est notamment le cas pour les retraités avec une tranche marginale d'imposition élevée, ou susceptibles de sauter de tranche.
Quelle solution pour éviter ce supplément d'impôt ? Réaliser des versements volontaires, issus du cumul emploi-retraite, sur un PER.
Pour réduire sa pression fiscale, un retraité en activité peut opter pour l'ouverture d'un plan d'épargne retraite. En effet, le PER permet de verser le complément de revenu issu du cumul emploi-retraite en déduction des revenus d’activité imposables.
La contrepartie de cette déductibilité des versements ? L'épargnant devra payer des impôts au déblocage du PER. Ce moment coïncide généralement avec l'arrêt définitif de l'activité professionnelle. Il correspond également à une baisse des revenus et à un taux d'imposition moins élevé.
Important : contrairement aux anciens plans d'épargne retraite (PERP ou dispositif Madelin), l'ouverture d'un PER n'est légalement soumise à aucune limite d'âge. En revanche, une limite d’âge peut être contractuellement prévue à l’adhésion d’un PERIN par l’assureur.
Deux types de fiscalité s'appliquent lors du déblocage du plan d'épargne retraite. Le régime d'imposition sera différent selon que le retraité opte pour une sortie en capital ou en rente viagère.
Dans le cadre de la sortie en capital, la part de capital correspond aux versements volontaires est soumise au barème progressif de l’impôt sur le revenu (sans abattement de 10 %), mais pas aux prélèvements sociaux. Seules les plus-values (produits réalisés) sont soumises au PFU de 30 % (Flat Tax) ou à l'IR sur option du retraité (si option plus favorable).
La rente viagère est assujettie à l'impôt sur le revenu (catégorie pensions et rentes) sur la part correspondant aux versements volontaires. Elle bénéficie d'un abattement de 10 %. Les prélèvements sociaux s'appliquent sur la quote-part de la rente (correspondant aux versements volontaires) après déduction d'un abattement de 30 % à 70 %, en application du barème des rentes viagères à titre onéreux calculé en fonction de l’âge du retraité lors de l’entrée en jouissance de la rente.
Vous souhaitez reprendre ou maintenir une activité professionnelle pendant votre retraite sans alourdir vos impôts sur le revenu ? N'hésitez pas à utiliser notre outil de simulation PER pour connaître votre déduction d'impôt en cas de cumul emploi-retraite.
* Si le projet de réforme des retraites était voté, le dispositif cumul emploi-retraite permettrait d’acquérir de nouveaux droits à la retraite.