Vous prenez votre retraite et vous souhaitez tout savoir sur la fiscalité appliquée à la pension que vous allez percevoir. Cet article est conçu pour répondre à l'ensemble des questions que vous vous posez.
Lors d'un départ en retraite volontaire ou imposé par l'employeur, le salarié peut percevoir une indemnité de retraite légale ou conventionnelle. Le traitement fiscal de cette indemnité varie en fonction des conditions de votre départ.
Dans le cadre d’un départ à la retraite volontaire, les indemnités sont imposables dans leur totalité au même titre qu'un traitement ou salaire. Elles sont également soumises aux cotisations (sécurité sociale, CSG et CRDS), sauf si ce départ se fait dans le cadre d'un PSE (plan de sauvegarde de l'emploi) instauré par l'entreprise.
Si vous avez plus de 10 ans d’ancienneté dans votre entreprise, vous bénéficiez d’une indemnité minimum de départ, calculée en montant brut et qui dépend de votre ancienneté. Légalement, son montant minimal est de :
Il peut être prévu une indemnité supérieure au montant légal : renseignez-vous auprès de votre employeur.
En cas de départ dans le cadre d’un plan de sauvegarde de l’emploi, les indemnités versées par votre employeur sont totalement exonérées.
En cas de mise à la retraite par l’employeur, l'indemnité de retraite est exonérée d'impôt si elle n’est pas supérieure au minimum prévu par la loi ou le montant indiqué dans la convention ou l'accord collectif de branche.
Et vous toucherez au minimum :
Si cette indemnité est supérieure aux montants plafond prévus par la loi ou l’accord collectif, elle peut toutefois demeurer exonérée d’impôts sur le revenu si elle ne dépasse pas l’un des deux montants suivants :
C'est le montant le plus avantageux qui sera pris en compte.
Les cotisations sociales sont appliquées de la façon suivante :
Depuis le 1er janvier 2019, les pensions de retraite sont versées aux bénéficiaires après prélèvement de l’impôt à la source. Ce sont les caisses de retraite qui sont chargées d’effectuer ce prélèvement à la source, en fonction d’un taux d’imposition du contribuable transmis par l'administration fiscale.
Ce taux est appliqué après calcul du montant imposable de votre retraite (montant brut + avantages imposables, déduction faite de la part de CSG déductible).
Le prélèvement à la source (PAS) de l’impôt sur le revenu existe depuis le 1er janvier 2019. Il a pour objectif de faire coïncider le paiement de l’impôt avec la situation du contribuable. C’est la raison pour laquelle, il est indispensable de déclarer tout changement de situation familiale ou professionnelle en se rendant sur son espace personnel sur le site des impôts.
Les évolutions dans votre situation professionnelle, comme un départ à la retraite, peuvent être à l’origine d’une baisse de revenus. En les signalant sans tarder à l’Administration fiscale via votre espace personnel, vous pourrez ajuster votre taux de prélèvement à la source.
Les contribuables peuvent choisir entre trois options :
Ce taux est déterminé par l'administration pour chaque foyer fiscal. Par défaut, les membres du couple sont imposés au même taux. Cependant, il est possible d'opter pour un taux individualisé correspondant aux revenus individuels. Il est calculé sur la base de l’impôt sur le revenu et des revenus de l’année dernière pour les prélèvements opérés de janvier à août de l’année concernée, et sur la base de l’impôt sur le revenu et des revenus de l’année précédente pour les prélèvements opérés de septembre à décembre.
Cette option a pour but de prendre en considération les écarts de revenus entre les conjoints ou les partenaires d’un Pacs. Il est donc calculé sur les revenus de chacun d’entre eux. Ce choix conduit à minorer le taux applicable à l’époux ou partenaire disposant des revenus personnels les plus faibles et à majorer celui applicable à l’époux disposant des revenus personnels plus élevés. La prise en compte du nombre de parts de quotient familial pour le calcul de l’impôt reste identique.
Ce choix permet aux salariés de ne pas dévoiler leur taux de prélèvement à la source à leur employeur. Il est souvent utilisé par ceux qui ont d’autres revenus conséquents qui viennent s’ajouter à leur salaire. Si vous optez pour le taux neutre, votre employeur appliquera ce taux sur la base du montant de la seule rémunération qu’il verse.
Bon à savoir : si vous optez pour le taux neutre, celui-ci ne prend pas en compte votre situation familiale, mais uniquement votre rémunération. Si le taux neutre s’avère inférieur à votre taux personnalisé, vous serez tenus de verser à l’Administration fiscale, tous les mois, un complément de retenue à la source.
Les revenus à la retraite ont généralement diminués par rapport aux revenus que vous touchiez en activité. Dès votre départ en retraite, il est conseillé d’actualiser votre taux de prélèvement directement en ligne sur votre espace personnel, sur le site des impôts. Si ce n’est pas fait, vous devrez attendre le mois de septembre de l'année suivante pour que ce taux de prélèvement soit adapté à votre nouvelle situation.
Le départ à la retraite est la plupart du temps accompagné d’une diminution de revenus. Fort heureusement, il est possible de réduire le taux de prélèvement à la source pour éviter de déséquilibrer son budget.
Lorsque vous touchez une pension de retraite, le prélèvement est effectué par vos caisses de retraite. Or, si ce montant évolue automatiquement en fonction de vos revenus, le taux de prélèvement reste le même jusqu’à votre prochaine déclaration. Comme pour tous les changements de situation familiale ou professionnelle, vous pouvez moduler votre taux de prélèvement dans votre espace particulier. Il vous suffit de vous rendre dans la rubrique « Gérer mon prélèvement à la source », puis « Actualiser suite à une hausse ou une baisse de vos revenus ».
Après avoir validé les informations concernant la composition de votre foyer fiscal ou apporté des modifications si nécessaire, vous pourrez communiquer au service des impôts une estimation de vos revenus jusqu’au 31 décembre de l’année en cours. Cette évaluation sera basée sur le montant de votre pension de retraite. Une fois ces informations saisies, votre nouveau taux de prélèvement à la source sera calculé et transmis directement à vos caisses de retraite.
Cette modification nécessite 2 mois maximum pour être effective. Toutefois, ce délai peut varier selon les organismes chargés de vous verser votre pension de retraite. Il est donc préférable de procéder au changement de votre PAS dès que possible pour éviter de voir votre pension amputée d’une somme trop élevée.
Tous les retraités ont droit à une déduction forfaitaire de 10 %. Pour les revenus de l'année 2022 (déclarés en 2023), cet abattement est plafonné à 4 123 € pour l'ensemble des membres du foyer fiscal.
Certaines prestations, allocations ou pensions de vieillesse sont totalement exonérées. Parmi celles-ci on peut citer :
Le site en ligne, Service public.fr met à votre disposition un simulateur de calcul des impôts. Cet outil prend en compte vos pensions de retraite, mais aussi d'autres revenus (fonciers, gains de cessions de valeurs mobilières, par exemple). Il vous permet également de déduire vos charges comme d'éventuelles pensions alimentaires, dons aux œuvres, etc.
En effet, la pension de réversion est imposable quel que soit le régime de retraite de base ou complémentaire qui vous la verse. Vous devez la déclarer à l'administration fiscale au même titre que les revenus ou une pension de retraite "classique". En revanche, comme les pensions de retraites, les pensions de réversion bénéficient d'un abattement de 10 % avec un montant d'abattement minimum de 422 € et un montant maximum de 4 123 €. Votre caisse de retraite va déduire les prélèvements sociaux avant de vous verser votre somme mensuelle.
Une retraite doit s'anticiper pour éviter de se retrouver avec une baisse trop importante de ses revenus. En effet, les régimes de retraite obligatoire de base et complémentaire sont mis en difficulté en raison du vieillissement de la population. C'est pourquoi il est fortement conseillé de commencer à épargner dès le début de sa carrière. Avec la loi PACTE, les PER (plans d'épargne retraite) individuels ou collectifs permettent aujourd'hui de se constituer un complément de retraite sous la forme d'une rente viagère ou d'un capital. Ces dispositifs sont aussi communément appelés "contrats d'épargne retraite supplémentaire". Il existe, par ailleurs, une multitude de solutions pour préparer financièrement votre retraite tout au long de votre carrière.